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La réforme au Nicaragua met en danger la vie et les droits des femmes et des filles autochtones et d'ascendance africaine

Le programme d'éducation d'urgence du RIDHE partage ses souvenirs qui dévoilent une mosaïque d'histoires, de rêves et de luttes.

Dans le cadre de la 18e session du Mécanisme d'experts sur les droits des peuples autochtones (EMRIP) du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (ONU), le Réseau international pour les droits de l'homme en Europe (RIDHE), en collaboration avec la Plateforme pour les peuples autochtones du Nicaragua et le Réseau des femmes autochtones, a présenté une plainte urgente concernant la régression systématique et structurelle des droits des peuples autochtones et afro-descendants au Nicaragua.

C'est dans ce cadre que la directrice des programmes pour l'Amérique latine, Winnye Bernard, a dénoncé la récente réforme constitutionnelle au Nicaragua, approuvée en novembre 2024 et ratifiée en janvier 2025. Il a indiqué que cela représente un grave revers qui affaiblit l'autonomie des régions autonomes de la côte nord et sud des Caraïbes, qui abritent plus de 300 communautés indigènes et d'ascendance africaine organisées dans 23 territoires, conformément à la loi 445 sur le régime de propriété communautaire.

S'exprimant devant le principal forum mondial pour les droits des peuples autochtones, Bernard a déclaré que le nouvel article 132 du pays concentre le pouvoir sur la figure présidentielle, subordonnant les organes régionaux et municipaux à une coprésidence qui élimine l'autonomie fonctionnelle des gouvernements territoriaux et des conseils régionaux, en violation de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et de la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail.

En outre, la réforme viole des droits fondamentaux tels que la propriété communale, la gestion des ressources naturelles, l'identité culturelle et le droit au développement avec une pertinence territoriale et culturelle.

Cette situation a aggravé les conditions de vulnérabilité, en particulier pour les femmes et les filles autochtones et d'ascendance africaine, qui ont toujours été victimes de discrimination et sont confrontées à de plus grands risques de violence, d'exclusion et de criminalisation. 14 cas spécifiques ont été documentés, mettant en évidence des menaces pour leur vie, leur sécurité et leur participation politique.

La RIDHE a également dénoncé l'augmentation des violations des droits humains, notamment plus de 110 cas de dépossession territoriale, d'invasions illégales, de déplacements forcés, de criminalisation de dirigeants autochtones et d'ascendance africaine, et un schéma d'impunité qui aggrave la crise humanitaire.

Bernard a conclu son discours en demandant plusieurs fois au Mécanisme d'experts et au Bureau du Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones d'exhorter l'État nicaraguayen à :

Abroger ou réviser les réformes constitutionnelles qui violent l'autonomie et les droits collectifs.

Garantir une consultation préalable, gratuite et informée, conformément à la Convention 169 de l'OIT et aux normes internationales.

Mener une visite sur place ou une mission internationale indépendante pour évaluer les conditions de vie, la sécurité et les droits des communautés.

Mettre fin à la criminalisation des dirigeants et défenseurs des territoires, en particulier des femmes autochtones et d'ascendance africaine, et enquêter sur la violence et la dépossession de terres avec la diligence requise.

« Cette régression menace non seulement les droits fondamentaux, mais aussi l'existence même de ces peuples en tant que sujets de droit collectifs », a dénoncé la RIDHE.

La RIDHE travaille depuis plus de dix ans dans une perspective de droits de l'homme avec les peuples autochtones et d'ascendance africaine d'Amérique latine, en accompagnant les processus de défense territoriale, de renforcement organisationnel et de plainte internationale. Elle favorise l'accès à la justice, la reconnaissance de leurs droits collectifs et la protection des femmes et des filles contre la discrimination historique et la violence structurelle.

« Chaque stagiaire est la preuve vivante de la capacité humaine à surmonter les circonstances les plus difficiles...

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